Minami Sakuko [Validé]

Prénom : Sakuko
Nom : Minami
Age : 19 ans en âge humain.

Sexe : Masculin, malgré tout. Si, si.
Orientation : Bisexuel

Classes : Mage Blanc, Archer.
Race : Elfe ~ Archipel Okuyuki

Elément(s) : Eau, Lumière, Plante.
Métier(s) : Hôte de Kairui à plein temps, et sinon.. Pirate solitaire.

Armes : Il ne l’utilise qu’en dernier recours, mais un arc est attaché à une boucle elle-même fixée sur sa ceinture, et qui, d’une pression, s’ouvre en libérant ainsi l’arme avec facilité. Simple, utile et rapide, laissant ainsi le temps à Sakuko de s’agenouiller et de sortir une flèche de son carquois de l’autre main. D’ailleurs, celui-ci est fixé sur son dos, en transversale, pour permettre à sa main gauche de l’atteindre rapidement. Parce que oui, même si c’est d’après les croyances communes une malédiction, il est gaucher. Et s’en porte très bien, merci. Du reste, il ne se sert que de ses mains, et d’un petit cristal, mais ça, c’est simplement par névrose.

Groupe auquel vous appartenez : [Plus tard dans le RP, vous pourrez former un groupe de joueur/d'amis pour mieux réussir les donjons, être plus fort et ainsi mieux résoudre les énigmes que vous propose Shiroi.]

Malédiction : Les origines de Sakuko font de lui un jeune homme clairement frêle, et sa faible constitution sont un manque à combler d’une manière ou d’une autre. Par la présence d’un camarade, par exemple. Connaissant cet handicap, le jeune elfe travailla énormément son mental, d’une part pour contrôler Kairui, d’autre part parce que son tuteur ne voulait pas l’entraîner dans un épuisement vain. Cela fait de lui un personnage éminemment sage et philosophique malgré son jeune âge (apparent, du moins). La malédiction renforça dés lors son incapacité au corps au corps, la transformant en impossibilité. Au moindre contact physique avec une quelconque entité extérieure, Sakuko ressent avec violence tout le mal que celui-ci a pu connaître tout au long de sa vie. Oh, bien sûr, ce n’est pas immédiat ; ça vient peu à peu, ne rendant la souffrance que plus lancinante et déchirante encore. C’est comme si l’adolescent vivait la douleur en direct, comme s’il avait été à la place de la personne concernée. Aussi, névrosé, il évite de toucher les autres comme la peste, interdisant ceux-ci de le faire. Heureusement, cela n’a pas que des désavantages. La personne concernée, elle aussi, ressent cette sensation, mais de manière plus mélancolique. Il replonge dans ses souvenirs passés, et revit la scène si douloureuse en direct, sans pour autant pouvoir remettre un nom dessus. Il ne souffre pas vraiment ; il sait qu’il a mal en ne ressentant rien. Une jeune fille ayant fait l’erreur de se frotter d’un peu trop près à Sakuko avec obstination en est devenue folle, car, charmée, cette sensation lui plaisait, et elle voulait replonger, encore et encore, dans les ressentiments de son passé. Bien entendu, cela ne peut être que délétère..


Pouvoirs : - [ Heal Light ] ~ En prenant son pendentif entre ses mains, signe que sa Mana va être utilisée incessamment sous peu, Sakuko murmure cette phrase en fixant ou en concentrant toute son attention mentale sur une quelconque entité environnante, celle-ci recouvre la moitié de ses forces perdue, et par-là même referme la moitié des plaies infligées à l’aide d’une légère lumière vert pâle qui vient l’entourer, le protégeant en même temps momentanément de toutes attaques physiques. Cependant, la vulnérabilité de Sakuko augmente en fonction du temps qu’il utilise pour soigner la dite personne.
- [ Heal-All Light ] ~ Si Sakuko désire soigner entièrement un coéquipier ou un animal blessé, il use du même stratagème que pour le précédent sort, mais il perd davantage de Mana. À utiliser hors d’un long combat laborieux, donc.
- [ Mixed Blessing ] ~ Même rituel. Sort de soutien, Sakuko lance celui-ci sur un allié, et, durant un temps indéterminé (il varie en fonction de la détermination de Sakuko et de la résistance du visé), celui-ci se retrouve entouré d’un halo bleu pâle. Dés lors, tous les coups qu’il pourra encaisser seront directement ressentis par Sakuko, et ce dernier sera blessé à la place de son protégé. Celui-ci restera invulnérable tant que le sort fera effet, sauf si l’un de ses points vitaux est touché. Dans ce cas-là, le sort prend immédiatement fin.
- [ Misty Time ] ~ Prenant son pendentif entre ses mains, Sakuko doit cette fois-ci fermer les yeux en prononçant cette formule, essayant de capter et de se concentrer sur toutes traces d’eau environnantes, que ce soit océan ou simple goutte. Celui-ci se lève alors peu à peu et, selon la quantité, se transforme en brume voire en brouillard plus ou moins dense, diminuant (jusqu’à réduisant) la visibilité de toutes personnes se trouvant sur le périmètre souhaité. Seul, le jeune elfe peut deviner des formes et des nuances de visibilité sans grandes convictions mais assez pour lui permettre de guider des camarades ou de s’enfuir.
- [ Water Bubble ] ~ Même rituel, bien que Sakuko garde ici les yeux ouverts. Là encore, à la condition d’avoir de l’eau à proximité, l’adolescent crée des bulles d’eau flottantes plus ou moins conséquentes et à contour plus ou moins épais pour emprisonner personnes, objets, animaux, pouvant aller jusqu’à les noyer s’il supprime l’oxygène de celle-ci, mais cette technique est davantage un bouclier qu’une machine à tuer. Si la barrière est épaisse et conséquente, et même si chaque couche d’eau arrache un peu plus de Mana au Mage Blanc, même l’épée la plus tranchante ne pourrait la percer sans obstination. Et Sakuko aurait alors eu le temps de dégainer son arc entre temps.. Quant à l’oxygène, bien sûr, il ne peut aider personne à respirer sous l’eau comme son tuteur le fait, mais il faufile des bulles d’air dans la bouche de l’entité protégée pour la tenir en vie. Quand même.
- [ Sweet Pea ] ~ Même rituel. Sakuko peut extraire à l’aide de cette formule un liquide à propriété curative qu’il recueille au creux de sa main, et cela de n’importe quelle plante que ce soit, pour peu qu’elle ait ce qu’il recherche. Sa connaissance dans ce domaine fait de lui un privilégié. Cependant, c’est une technique qu’il utilise assez rarement, n’ayant que peu l’occasion de se trimbaler un alchimiste avec lui, et ne faisant des commissions qu’en cas d’extrême nécessité au niveau de la bourse.


Description physique : Sakuko possède un physique typiquement elfique, de telle façon qu’il ne pourrait, même avec toute l’obstination du monde, nier ses origines. Grand et svelte, il possède une aura et une prestance caractéristique de ses ancêtres, clairement mis en avant par son style vestimentaire recherché. Mince, il manque de force physique mais possède néanmoins une agilité et une souplesse à quasiment toute épreuve ; de plus, il sait se montrer résistant. Bien qu’il se pare de choses représentatives des pirates, il n’en reste pas moins à la fois discret et sobre, ne cherchant jamais à se faire remarquer, bien au contraire. Comme son caractère le laisse deviner, le jeune elfe se laisse plutôt laisser inaperçu, et ce de bonne grâce. Il n’aime pas spécialement attirer l’attention sur lui, d’autant plus qu’il est le réceptacle de Kairui. De longs cheveux auburn à reflets roux retombent sur ses frêles épaules pour terminer leur cascade au niveau de ses omoplates, laissant apparaître entre deux mèches de longues oreilles pointues là encore caractérisant si bien la race de leur propriétaire. La peau de celui-ci est plutôt pâle, et fragile ; d’ailleurs, Sakuko en prend énormément soin. Le contact perpétuel de l’iode et du sel n’aide pas à la conservation de son épiderme, en plus de lui gercer les lèvres régulièrement. En fait, c’est tout son métabolisme entier qui est d’une fragilité extrême, mais Sakuko n’en porte pas grief à Dame Nature. Ses pupilles sont colorées d’un vert tantôt clair, tantôt foncé, dans lesquels brillent la quiétude et le calme quasiment constamment. Ses yeux sont soulignés d’un noir naturel, pigment que Sakuko récolte au fur et à mesure de ses voyages en terres riches et fertiles, et celui-ci appose une sorte de signature sous son œil droit, qui est en fait la représentation de son prénom en elfique. Son visage exprime en permanence la tranquillité, mais ce n’est pas pour autant que ses zygomatiques ont de travail ; au contraire, en fait. Sakuko en sourit que rarement, pour une raison sibylline qu’il ignore lui-même, par définition. Sûrement par manque d’habitude. Mais il n’est pas inexpressif pour autant, bien au contraire, même s’il se contente de froncer les sourcils ou de pincer les lèvres lorsque la colère le gagne. Une façon bien particulière de prévenir ses interlocuteurs de son prochain agacement. Enfin, en plus de porter une bague à son majeur gauche, le jeune homme garde en permanence un collier autour du cou, dont le pendentif est une sorte de rubis pourtant sans grande valeur monétaire. Sentimentalement, par contre, c’est tout l’inverse. Sakuko y tient comme à la prunelle de ses yeux, voire à son existence même, ce qui n’est pas peu dire. Souvent, il arrive que les autres races, de loin, le prennent pour une fille, ce qui a là aussi le don de le vexer bien qu’il n’en montre rien. Heureusement, la proximité aidant, le manque de poitrine et la présence certes discrète de la pomme d’Adam aident à faire remarquer leur erreur aux concernés.

Description psychique : Sakuko est avant tout un garçon calme, posé et réfléchi. Comme précédemment dit, il a manqué d’exercice physique tout au long de sa vie au profit de son psychique, lui proférant ainsi une capacité d’analyse et de réflexion impressionnante. En fait, son allure discrète, effacée et désinvolte ne laisse aucunement présumer ce fait. Et pourtant. Philosophe dans l’âme, c’est un pacifique diplomate qui se sent à l’aise en toute situation. Le stress, il ne connaît pas. Il est toujours lui-même, quelque soit la situation, même si cela implique qu’il ait un temps de retard niveau réaction. Il est un peu long à la détente une fois que la théorie est délaissée au profit de la pratique. De même, il ne comprend et ne cautionne pas la violence gratuite, et préfère pour cela rester à l’écart des autres depuis la mort de sa mère et la dégénérescence physique de son tuteur. En même temps, la vie en société, il ne connaît pas ; il n’a jamais été intégré à un quelconque groupe et ce depuis sa naissance. Il ne connaît que la vie à l’écart de tout, et de tout le monde. Son comportement individualiste est donc tout expliqué. Enfin. Extrêmement recentré sur ses propres émotions, ses pensées, et sur lui-même, il lui arrive de tenir de longues discussions intérieures desquelles résultent un changement d’humeur plus ou moins conséquent selon la situation. Ainsi, les personnes susceptibles de le côtoyer le pensent facilement lunatique ou instable. Pourtant, Sakuko est quelqu’un a la tête sur les épaules, et qui a un contrôle total sur ses nerfs. Aussi, lorsqu’il s’irrite (relativement difficilement dans le sens où il n’est pas susceptible du tout), il passe rapidement à autre chose sans hausser une seule fois le ton. Il ne se souvient même pas l’avoir fait un jour, de toute façon. Cependant, il lui arrive d’avoir des tendances schizophrènes et de se parler tout seul à voix basse, pour se faire part de ses réflexions à lui-même. Rien de bien grave, en somme, mais cela peut le faire passer pour un fou à bien des moments. Sakuko est un elfe sensible et généreux, qui songe beaucoup aux autres malgré son nombrilisme certain dû à sa trop longue solitude. C’est sûrement pour cela qu’il se spécialisa dans la magie blanche. Et, malgré qu’il soit l’hôte d’un Dragon, il n’hésite pas un instant à penser que celui-ci soit capable de faire preuve d’humanité pour contrôler sa pleine puissance à des fins bénéfiques, voire héroïques. Mais l’objectif du châtain n’est pas de sauver tout le monde pour que celui-ci soit heureux, non ; il est trop réaliste et fataliste pour penser que cela arrive un jour. Mais, paradoxalement, il fait de son mieux pour aider ceux dans le besoin, que ce soit au niveau financier, médical, ou tout simplement social. Sakuko est un rêveur, et adore l’océan, que son tuteur avait l’habitude de comparer à lui. Souvent calme, il lui arrive parfois de faire ressortir ses ressentiments intérieurs pour les extérioriser de manière salvatrice. Et, en effet, le jeune elfe est une personne sensible malgré tout, et s’il intériorise tout, il vomit le trop plein de mal-être une fois seul métaphoriquement parlant. Pour sa propre santé mentale. Merci à sa mère, l’adolescent est aussi croyant, et il lui arrive, assez souvent quand on y songe, de prier de manière discrète, que ce soit en un rapide signe de croix ou en un bref murmure inaudible. Il est aussi curieux de tout, et rester dans l’ignorance a le don de le frustrer de manière quasi immédiate et insupportable. Sakuko fait alors tout pour y remédier, ou du moins le maximum ; d’où sa passion pour les livres, et autres écrits de connaissance. Par contre, il a une dent contre la technologie qu’il juge aliénatrice et anti-humaniste. Aussi surprenant que cela puisse paraître pour une personne qui passe la majorité de sa vie sur les flots, celle-ci est aussi un maniaque invétéré, à l’esprit certes ouvert mais très critique, surtout envers lui-même, et, usant souvent d’autodérision, il ne supporte pas que chaque chose ne soit pas à sa place. Le bordel le bouleverse et empêche sa sérénité pourtant légendaire. Mais niveau perturbation, rien ne le ferait davantage paniquer que de perdre son collier, ou plutôt le pendentif qui l’accompagne. Ce bijou est, comme sus cité, plus précieux que sa propre vie. L’égarer ou le voir se faire détruire sous ses yeux le mettraient sûrement dans une colère monstrueuse. Et lui qui déteste le sang et la mort (sans en être effrayé ; il reste simplement peiné devant les spectacles de sanglants massacres), il n’hésiterait sûrement pas à faire un meurtre si ce triste jour arrive. Avant de devenir totalement inoffensif et dérouté ; persuadé que sa Mana et ainsi ses pouvoirs sont conservés en ce bijou, il n’essaiera même plus de lancer un quelconque sort, se laissant dépérir à petit feu. Toute sa vie est conservée dans ce pendentif, à peu de choses près. Et c’est incontestablement son ultime point faible. Enfin. Malgré qu’il déteste et évite la foule abondante, paradoxalement, Sakuko préfère de loin le jour à la nuit. Une fois l’obscurité tombée, qui sait quel malheur peut nous retomber dessus.. ? Et puis, même si l’astronomie (et l’astrologie) est une des choses qui l’intrigue et l’intéresse, le châtain préfère surveiller la mer plutôt qu’observer les étoiles. Se trouvant la plupart du temps sur son bateau, le temps libre pour s’adonner à cette activité est donc excessivement limité. Le jeune elfe se veut aussi le pourfendeur acharné de l’iniquité et sauve volontiers la veuve et l’orphelin des griffes des méchants, même si au passage cela doit lui coûter quelques ressources physiques. Mais c’est quelque chose qu’il ne supporte pas, et ce viscéralement ; s’attaquer à plus faible que soit est une preuve de lâcheté, et s’il y a bien une chose que l’on ne pourrait enlever à Sakuko, c’est bien son courage et son sens de la justice..

Histoire : « Tiens, mon ange.. Serre ça dans ta main, et mets-le tout contre ton cœur.. »
« Qu’est-ce que c’est.. ? »
« Peu importe.. Si tu y crois fort, je vivrais toujours dans cette pierre. Tu comprends, Sakuko ? »
« Je.. Je crois.. Je ne sais pas.. Maman.. Pourquoi est-ce que tu pleures.. ? »
« Tu es quelqu’un d’important, Sakuko. J’ai toujours fait de mon mieux pour te préserver de la décision d’Aoe, mais ça n’a jamais été assez.. Oh, mon chéri, non, ne pleure pas ; maman va bien. Je suis désolée, chut, sèche tes larmes.. Et garde ça près de ton cœur.. Je vivrais toujours dans cette pierre.. Un peu comme si.. mon âme était à l’intérieur, tu comprends ? »
« J’aime pas cette pierre, elle est moche. Je préfère que tu restes avec moi. »
« J’aimerais, mon amour, j’aimerais.. Maintenant, écoute-moi bien, Sakuko. Retourne à la maison, d’accord ? Dis à Aoe que je.. que mon amour pour toi n’a pas suffit à remplacer le sien. Il comprendra. Tu me le promets, mon ange ? Hoche la tête deux fois. Promis ?.. C’est bien.. Sèche tes larmes, mon ange. Vas-y.. Chut, arrête de pleurer mon amour, maman va bien, elle sait ce qu’elle fait.. Tu veux lui faire plaisir ? Alors obéis. Tourne-moi le dos, Sakuko, et cours voir Aoe. Ne te retourne pas. Hâte-toi mon ange, évite de rester tout seul. »
« Les Sennyu ont des oreilles partout.. ? »
« C’est ça, mon chéri, c’est exactement ça. Fais-moi un dernier bisou maintenant. Voilà.. Maman t’aime, tu sais.. ? »
« Sakuko aime aussi maman ! »
« Et elle en est très heureuse. Allez, mon ange, dépêche-toi, maintenant. »
« Tu promets de revenir ? »
« Rentre à la maison, Sakuko. »
« Tu promets ?! »
« Je ne le répéterai pas. Rentre. »
« Mais maman, tu.. »
« Rentre à la maison, maintenant, Sakuko ! Et ne te retourne pas.. »

Le ton abrupt et autoritaire que sa mère employa suffit à convaincre le petit garçon. Il n’avait jamais été très désobéissant de toute façon, et même le visage ravagé de sa génitrice ne l’incita pas à rester. Ses sanglots eurent raison de sa tendresse. Il voulait lui faire plaisir, jusqu’au bout. Alors, il lui jeta un dernier regard embué de larmes avant de tourner les talons et de se mettre à courir. Il entendit un bruit sourd dans son dos. Sa mère venait sûrement de s’écrouler de chagrin. Mais il ne se retourna pas. Il avait promis. Et il serra le rubis tout contre son cœur, si fort qu’il eut l’impression que celui-ci allait entrer dans sa chair. Peu après, le bijou dégagea une douce chaleur à la fois rassurante et douloureuse. Sakuko éclata en sanglot, sans comprendre. Mais il ne se retourna pas. Il courut à en perdre haleine, quittant la plage pour entrer dans la forêt. L’île était déserte, hormis quelques Sennyu, sa mère et Aoe, son oncle, qui allait devenir son tuteur quelques heures à peine plus tard. Le jeune châtain rentra en catastrophe dans la maison qu’ils partageaient, tous les trois, haletant et tremblant, mais droit et respectueux, comme il l’avait toujours fait face à cet elfe dont la capacité à pouvoir respirer sous l’eau avait fait le tour du monde.

« Aoe-san, maman est sur la crique, elle.. elle m’a donné ça, et, et.. et elle pleurait, et elle m’a dit de vous dire que.. que son amour pour moi n’a pas suffit à remplacer le vôtre.. Et elle pleurait, et elle.. elle m’a dit de courir.. Aoe-san.. »

Aoe n’avait jamais été très démonstratif. Aussi Sakuko ne s’attendait-il pas à le voir s’agenouiller devant lui pour le prendre dans ses bras en un geste à la fois protecteur et désespéré. Bien que trop jeune pour le comprendre, le petit garçon se rendit néanmoins compte, d’une façon ou d’une autre, que l’homme qu’il avait toujours admiré, celui qui disparaissait sous l’eau pendant des heures, celui qui s’était tant de fois fait obéir de sa mère pourtant si sauvage, celui qu’il avait toujours craint.. que cet homme-là, semblait aussi désemparé que lui, et que sa souffrance n’avait d’égal que la sienne. Les rôles s’inversèrent, et ce fut les petits bras frêles de Sakuko qui encerclèrent le corps bien bâti du renommé Grand Sage, mais les sanglots rompant le silence ne provenaient que du petit corps fragiles entre les mains puissantes de son tuteur. Celui-ci restait impassible. Tous ses sentiments étaient latents et indicibles. Et si son neveu les ressentait, c’était sûrement à cause de son innocence. Rien d’autre.

« Oublie-la. » murmura-t-il alors de sa voix grave et insipide. Des mots qui s’incrustèrent alors profondément dans le cerveau du petit garçon, qui les écrivit par la suite de nombreuses fois sur son cœur cicatrisé en lettres de feu. Pour oublier la douleur, la peine, mais aussi la déception de cet oncle en qui il avait pourtant toujours eu confiance. « Je ne peux pas t’expliquer pour le moment, Sakuko. Mais oublie-la. Ce n’est pas un conseil. C’est un ordre. Elle ne reviendra pas. Alors cesse de pleurer, et passe à autre chose. »

Cette conversation est le seul véritable souvenir de jeunesse que Sakuko, de nombreuses années plus tard – approximativement 11 ans plus tard en temps humain si l’on se base sur son âge –, est capable de relater sans une once d’hésitation à son oncle lorsque celui-ci lui en donne l’ordre. Oh, bien sûr, il subsiste encore quelques images de tendresse ou de complicité en son esprit, mais il a oublié le visage de sa génitrice. À part ses yeux, mais ça, c’est seulement parce que son oncle et lui ont les mêmes. Il présume donc, par pure logique, que sa mère devait aussi arborer cette couleur d’iris. Et, tandis qu’Aoe hoche la tête pour démontrer sa satisfaction de cette énième répétition, Sakuko l’observe un moment encore, en tentant de se rappeler à quand remontait son dernier sourire. Celui-ci ne lui laissa néanmoins pas le temps de terminer son inspection qu’il l’envoya chercher du bois sec sur la plage de l’île, lui ordonnant cependant de ne pas trop traîner avec les Sennyu comme il avait l’habitude de le faire, autoritaire. Sakuko acquiesce et sort de leur maison en s’étirant sous le soleil de l’archipel, serein. Les réminiscences autrefois douloureuses ne lui font désormais plus grand-chose. La mémoire est une des choses les plus cruelles de l’Histoire..

Tout en traversant la forêt de leur île, Sakuko jette son coup d’œil habituel autour de lui, surveillance inutile envers des ennemis qui ne le sont pas. Aussi loin dont il se rappelle, il avait toujours grandi ici. Peut-être même y était-il né ; il avait un doute là-dessus, à vrai dire. Sa seule famille, et les seules personnes qu’il ait jamais côtoyées de sa vie, sont son oncle et sa mère. Bien sûr, il y avait aussi les Sennyu, amis et camarades de jeu dans l’adversité, mais ce n’était pas la même chose. L’éducation et les règles n’étaient pas les mêmes. Et, depuis que sa génitrice était morte, il passait de moins en moins de temps avec eux. Son oncle se montrait beaucoup plus strict depuis la disparition de sa sœur, pour une raison qui échappait totalement au jeune adolescent. Leurs avis divergeaient sûrement de ce point de vue là. Les elfes avec les elfes, point final. Bien que Aoe ne l’ait jamais exprimé à voix haute, mais ça. En attendant, c’était quand même lui qui passait des heures sous l’océan à prendre le thé ou il ne savait pas trop quoi avec les sirènes. Et même si son tuteur le réfutait dans ses jours d’excellente humeur (et par-là même bavarde), son neveu ne le croyait qu’à moitié. Pourquoi irait-il là-bas, le cas échéant ? Sûrement pas pour faire trempette.

Tout en ramassant le bois sec, Sakuko jeta un coup d’œil absent à l’horizon. Il n’avait jamais quitté cette île, et se demandait souvent comment était le monde extérieur. Oh, bien sûr, il savait énormément de choses sur celui-ci, pour ne pas dire tout. Pourtant, rien ne valait la pratique. Il n’était pas empiriste, loin de là, mais voyager faisait parti d’un de ses plus grands désirs. Mais bien entendu, c’était sans compter sur Aoe.. D’ailleurs, ces derniers temps, leur relation se dégradait de plus en plus. Les discussions s’espaçaient, et lorsqu’ils passaient vraiment du temps ensembles, l’aîné se contentait d’apprendre à son neveu comment développer l’un de ses pouvoirs. Palpitant, donc.. Pas que cela ne plaisait pas au châtain, non ; progresser faisait parti de l’un de ses objectifs. Mais il désirait autre chose qu’une simple relation de nécessité. En un soupir résigné, l’adolescent hocha la tête et revint à la maison une bonne heure plus tard, se préparant mentalement à se revoir le salon du siècle pour être resté trop longtemps dehors. C’était toujours comme ça, de toute façon. Une sorte de rituel exécrable et qui, bien souvent, donnait la nausée au cadet. Mais que pouvait-il y faire, de toute façon ? À part attendre, plus ou moins patiemment.. Les choses s’arrangent toujours d’elles-mêmes, non.. ?

Sur ce coup-ci, Sakuko eut tort. Des années plus tard, leur relation s’était dégradée à un point que l’adolescent lui-même ne l’avait imaginé. Pourtant, il aimait son oncle plus que quiconque, pas par défaut, non ; il aurait pu le haïr et le porter responsable de la mort de sa mère, après tout, comme celle-ci l’avait laissé supposer dans ses derniers mots. Mais pourtant, Sakuko aimait Aoe. Sincèrement. De tout son cœur. Pas celui que celui-ci lui avait arraché ce matin d’été en lui prenant le bijou de sa mère des mains pour le planquer il ne savait trop où ; celui qui battait encore dans sa poitrine, par à-coups réguliers et calmes bien que anxieux. Ce même cœur qui battit à la chamade lorsque, derrière Aoe, il courut à travers la forêt pour débarquer sur la plage lorsque les tremblements de Terre furent à déclarer sur l’île, ainsi que les inondations. Ce même cœur qui hurla bien avant sa pensée le prénom de son oncle lorsque celui-ci se lança aveuglément dans une bataille contre un Tsunami, créature de Mère Nature, à coup de Mana et d’obstination. Ce même cœur qui crut s’arrêter de battre lorsque Aoe, semblant comprendre ses gestes vains, le protégea de son cœur en lui murmurant de ne pas s’inquiéter comme il le ferait à un gosse. Ce même cœur qui se déchira peu à peu, en même temps que les forces d’Aoe disparaissaient..

Il ne sut trop comment ils se sortirent de ce carnage. Lorsque le calme revint, Aoe fit disparaître le bouclier qu’il avait formé autour d’eux au prix de nombreux efforts, et la première chose qu’ils remarquèrent fut le ravage quasiment entier de l’île. Son oncle ne semblait pas vraiment triste, ou même soulagé ; juste épuisé. D’ailleurs, même en prenant sur lui, il finit par s’évanouir au bout d’une dizaine de pas lents et maladroits. Sakuko le recueillit et prit soin de lui tout en s’efforçant, au mieux, de remettre en état leur habitat. Lorsque Aoe rouvrit les yeux, le châtain avait déjà réussi à remettre sur pied un habitait certes précaire mais temporaire, et certaines des installations d’hygiène ou de conservations de nourriture avaient pu être sauvées. Ce soir-là, ils parlèrent longuement. Pour la première fois de sa vie, Aoe, alité, parla des quatre dragons et de Matsudai à son neveu. Celui-ci ignora tout de son statut d’hôte, mais apprit néanmoins à quoi était dû l’équilibre du monde. Ainsi, une fois en possession de ses connaissances, le jeune elfe fut près à entendre le récit de son aîné sur Hane. Celui-ci, bien sûr, avait ressenti sa présence, sa puissance, sa libération inexpliquée, n’ayant jamais autant mérité son statut de Grand Sage aux yeux de son neveu que ce jour-là. Alors, il apprit que ce dragon recouvert de plumes s’était réveillé et avait semé le chaos sur son passage, d’où la dévastation partielle de leur île. Mais celle, totale, des îles avoisinantes, comme le remarqua Sakuko lorsque, s’équipant de leur bateau qui avait heureusement échappé au désastre, il alla vérifier l’étendu des dégâts sur ordre de son tuteur.

Aoe ne lui expliqua jamais l’entière vérité. Son statut d’hôte, tout d’abord. Il ignore aussi que Kairui était la véritable raison des visites de Aoe sous l’océan. Que la raison de la mort de sa mère n’était pas aussi inexpliquée qu’il ne le croyait. Un elfe est considéré comme éternel, mais celui-ci peut cependant mourir de plusieurs façons. La mise à mort volontaire, tout d’abord, la mort de vieillesse ensuite, bien que celle-ci mette une éternité à venir, et enfin la mort de tristesse, généralement causée par un grand amour sans limite. Par-là même, Sakuko n’apprit jamais qu’Aoe était en fait son père, mais que celui-ci s’était séparé de sa mère lorsqu’il fit de son propre fils l’hôte de Kairui à sa naissance. Celle-ci était contre, autant pour la sécurité de son fils que pour l’amour qu’elle lui portait déjà. Mais la décision du Mage était prise, et Sakuko devint ce réceptacle sans avoir le droit de réclamation, ni même de vérité, apparemment. Et les sentiments, ainsi que la souffrance de sa mère eurent raison de celle-ci, sans que sa progéniture n’en sache rien. Mais celle-ci comprit rapidement, suite à ce désastre, que l’occasion de partir était plus évidente que jamais. Non, mieux, c’était carrément une porte ouverte que lui tendait le destin. Pourtant, il ne pouvait se résoudre à abandonner son oncle à son sort. Alors, résigné, il se mit en tâche de reconstruire toutes leurs installations, du moins jusqu’à ce que son oncle aille un peu mieux.

Ce fut d’ailleurs lorsque ce dernier fut de nouveau sur pied qu’ils prirent conscience de la malédiction. Celle de son oncle était de ne jamais recouvrer sa puissance magique d’antan (bien que celle qui lui restait était déjà considérablement redoutable). La sienne, ce qui devient rapidement une phobie de contact. Bien entendu, Aoe trouva rapidement une explication à ce phénomène et les deux hommes s’en accoutumèrent, tandis que leurs liens s’en retrouvaient beaucoup plus solides. Déjà, c’était une relation quasiment fusionnelles qu’ils entretenaient. Malheureusement (ou le contraire), un ou deux mois plus tard, Aoe ordonna plus qu’il ne proposa à son neveu de quitter l’île et de partir faire ce que bon lui plairait. Quelque chose pour laquelle, néanmoins, il serait fait. Car sa mère ne lui avait pas dit que des bêtises, au contraire. Il n’était pas n’importe qui. Il devait faire attention à lui, mais désormais, il ne pouvait plus se permettre de le garder cloîtrer, voire emprisonner, sur ce bout de terre au milieu de l’océan. Le temps d’assimiler ces paroles, Sakuko était déjà prêt à partir. Il n’attendait, pour dire vrai, que cette occasion. Et même s’il opposa un peu de résistance à son officieux père pour la forme, il ne tarda pas à se préparer, prenant la mère peu après. Ainsi, sans véritable but, il se fit une nouvelle vie, et se mit alors en tête de se délivrer de cette malédiction, permettant ainsi à son oncle de faire de même (restant d’ailleurs en contact avec ce dernier autant que faire se peut), car celui-ci reste sa priorité absolu, où qu’il soit.. Quant au collier, Aoe lui redonna juste avant son départ, en ajoutant à l’âme de sa mère une parcelle des sincères sentiments qu’il nourrissait à l’égard de son fils unique, d’où la certitude de Sakuko que ses pouvoirs viennent de cette babiole.

youhouu tu prend la mère pour partir : o ?

bon fiche nullisime et sans saveur (a) mais bon tu es validé c'est déjà ça

Bon amusement sur le fofo

*Tabasse Uru à coup de Prinnie* Vilain vilain ! Ne l'écoute pas c'est un vilain menteur *o*

Il était 2h du matin j'ai des circonstances atténuantes, petite chose inutile >_>
Et merci Sei ^^ !

J'aime bien le mot mer en maj ; o
Bon bon je t'excuse, mais c'est bien parce que c'est toi