Après l'effort, le réconfort..

Sakuko fut plutôt soulagé d’arriver à la chambre sans encombre alors que l’état de Makkura lui semblait stagner malgré son sort de soin. Et si celui-ci était effroyablement efficace, le temps de rétablissement pouvait se montrer long pour des blessures telles d’importantes brûlures, par exemple. Ce qui était le cas, actuellement.. Enfin, l’essentiel était qu’ils soient arrivés sans encombres dans la chambre, et le châtain allongea précautionneusement le brun sur le lit en lui murmurant qu’ils étaient arrivés et qu’ils allaient pouvoir se reposer. Cependant, le jeune homme lui coupa la parole, sûrement involontairement vu son état de planage intensif, et le jeune elfe marqua un temps à sa demande, pour rapidement hocher la tête en se redressant. « Je reviens vite, surtout ne bougez pas. » lui souffla-t-il, lui jetant un regard anxieux bien que doutant que celui-ci soit capable d’aller bien loin seul, mais savait-on jamais, avec les guerriers. Ils avaient bien souvent des ressources insoupçonnables. Enfin, l’adolescent sortit de la pièce et, refermant la porte derrière lui, se hâta de retourner dans l’arène avant qu’on n’en change le thème après avoir réglé le petit problème des souterrains.

Heureusement, Sakuko arriva à temps pour récupérer l’épée, s’excusa auprès de sa collègue temporaire en lui lançant qu’il comptait sur elle pour le dernier combat, avant de retourner tout aussi rapidement dans le labyrinthe des couloirs de l’arène, retrouvant la chambre après un instant dans laquelle il rentra, traînant plus que portant l’arme derrière lui. Avec sa musculature, il était bien incapable de supporter une charge aussi lourde d’une seule main, ou du moins sur une durée plus longue qu’une minute (et encore, là, il était clément envers lui-même..). Enfin, reprenant sa respiration un peu plus effrénée après sa course improvisée et l’inquiétude qui l’avait habité le temps de son absence – si jamais Makkura partait dans son état, il en serait porté responsable par ses proches si proches il y avait, et puis.. Enfin, il ne pouvait toujours pas l’expliquer, mais son cœur s’emballait toujours autant en sa présence. Il fallait croire que ce mec l’avait vraiment impressionné durant le combat, même si à vrai dire il n’avait pas fait grand-chose.. « Je la pose sur le sol, à côté de votre lit. » informa-t-il d’une voix hésitante, posant en effet l’épée à côté du meuble pour se pencher au-dessus du brun pour voir s’il s’était endormi ou bien même tombé dans l’inconscience, savait-on jamais..

Laissé seul dans cette pièce, il n'avait pas grand chose à faire à pars rester tranquillement allongé où l'elfe l'avait laissé. Bien qu'il eut tenté de bouger afin de se mettre en position assise, son corps était encore douloureux et il due se résigner à rester allongé à attendre le retour de son épée. Mais cette tête il était sur qu'il l'avait déjà vu, bien qu'il n'arrivait vraiment pas à lui mettre un nom dessus il était presque sur de la connaître. Peut être qu'il profiterait du retour de son épée pour poser quelques questions qui lui traînait dans la tête, surtout pour s'assurer que son frère était bien là.

Il aurait aimé être lui même sur les gradins à assister aux combats de ses futurs adversaires afin d'en apprendre un peu plus sur eux, mais il devait rester là, à se préparer pour son prochain combat qui commençait en attendant la guérison de ses blessures. Chose qui devrait se dérouler assez rapidement si l'organisation avait en leur sein plusieurs mage blanc, car son pouvoir c'était estompé depuis quelques temps le laissant à la merci d'une régénération lente.

Il profita du calme afin de fermer les yeux et tenter de se reposer, bien que ses affaires lui portaient chaud dans cette chambre il préféra les garder par pur précaution, ou tout simplement par habitude. Quelques minutes plus tard il entendit la porte s'ouvrir ainsi qu'une respiration haletante, avant que la personne ne s'avança près de lui en parlant. Il ouvrit les yeux et tourna la tête vers la personne, retombant sur celle qui l'avait emmené jusqu'ici, il ne pensait vraiment pas qu'elle s'en occuperait elle même vu son physique. Sûrement due à l'absence de personne dans les organisateurs. Il plongea son regard dans le sien, essayant de se rappeler encore où il avait vu une aussi charmante personne, mais du se résigner en ne trouvant aucune trace dans sa mémoire. Il tenta de s'asseoir sur le rebord du lit afin de pouvoir lui parler dans une position un peu plus normal.

« Pardon de vous avoir dérangez pour l'épée mais j'y tien. Si ça ne vous embête pas j'aurais quelques questions à vous posez. »

Il la regardait encore, son visage toujours caché par ces cheveux et sa cape, captant le moindre signe d'affirmation, puis continua sur sa lancé.

« J'aimerais savoir si dans les participants il y avait un jeune garçon portant des sortes d'aile noir et très certainement un bandage au torse, bien que je ne puisse vous fournir d'autres détails je pense que ça devrait être suffisant. »

Il s'arrêta quelques secondes le temps de récupérer un peu ses forces et termina par une dernière demande.

« Quel est votre nom? »

Sakuko hocha la tête, satisfait, lorsque Makkura rouvrit les yeux, contredisant alors ses inquiétudes, pour se redresser doucement en reculant d’un pas, gardant ses gants puisque comptant vérifier les blessures du jeune homme de ses propres yeux au moins une fois, par vérification. Savait-on jamais ; si une blessure avait du mal à se refermer et qu’il ne s’y prenait pas pour la soigner manuellement, elle risquait de s’infecter et bonjour la douleur. Enfin, ça arrivait très rarement, mais avec la violence de l’attaque et le coup d’épée (enfin objectivement ce dernier s’était sûrement déjà cicatrisé à cause du feu, d’autant plus que le brun semblait s’être lancé un sort de soin peu après), le châtain préférait vérifier, histoire de. De plus, son travail ici demandait toujours vérification, il ne pouvait se permettre le droit à l’erreur. D’une part, parce que bon ce serait salaud de laisser ses « patients » à une éventuelle souffrance, et d’autre part parce qu’il ne désirait vraiment pas laisser celui-ci, de patient en particulier, sous l’emprise d’une blessure désagréable et persistante. Allez savoir pourquoi.

D’ailleurs, Makkura se redressa pour s’asseoir au bord du lit, et Sakuko fronça les sourcils, un peu mécontent quoique conservant une expression tranquille et peu concernée, s’apprêtant vraisemblablement à lui ordonner de se rallonger dans son état (quoique, à y réfléchir, il ferait peut-être mieux de lui demander d’enlever son haut dans un premier temps). Mais à peine sa bouche s’ouvrait-elle que le brun lui coupa involontairement la parole, s’excusant tout d’abord pour l’épée, à laquelle l’interpellé jeta d’ailleurs un coup d’œil, ne tardant pas à hocher la tête pour dire que ce n’était rien, et par la suite en signe de dénégation pour signifier que quelques questions ne l’embêtaient vraisemblablement pas. Ce n’est qu’une fois son geste esquissé que le jeune elfe cilla de curiosité. Des questions ? Ce serait pas plutôt le contraire qui devrait se faire ? D’autant plus que l’attention soudaine de son vis-à-vis ne calma pas son rythme cardiaque qui, heureusement, restait inaperçu malgré sa rapidité et par-là même le boucan qu’il produisait de cette façon. En tout cas, c’était toujours aussi douloureux..

« Rallongez-vous. Vous êtes faible, et vous devez conserver vos forces. Mais si, au préalable, vous accepteriez d’enlever les vêtements que vous portez au-dessus de la ceinture pour me permettre de faire les dernières vérifications habituelles, je vous en serai éternellement reconnaissant. » commença-t-il avec une pointe d’espièglerie bien que sans sourire, avant de se rapprocher de nouveau d’un pas, évitant de marcher sur le pommeau de l’épée au sol et décidant de répondre avec sincérité aux questions du jeune homme. De toute façon, dans l’enceinte de l’arène, il ne risquait rien dans le sens où ses révélations n’auraient aucune portée néfaste sur les autres participants tant que le tournoi n’était pas terminé. Et puis, lui-même n’avait rien à se reprocher, il n’allait donc pas dissimuler son identité ou même mentir sur celle-ci. « Du reste, je me nomme Sakuko. Et il y a en effet un participant ressemblant à votre description, bien que cela soit étonnant que vous me le demandiez, étant donné qu’il porte justement le même nom que vous, à savoir Makkura.. Du moins est-ce sous ce prénom qu’il s’est présenté à moi.. »

L'elfe lui demanda d'une façon plutôt peu commune d'enlever ses vêtements afin d'inspecter ses blessures. Bien qu'il ne trouva pas ça bizarre venant d'un soigneur, mais plutôt toute cette politesse, c'était sûrement une manière des elfes. Il attendit qu'elle eut terminé de parler avant d'esquisser le moindre geste, puis il regarda longuement son épée traînant par terre tout en pensait à ce qu'elle lui avait dit.


*Il n'y à pas de doute, c'est lui. Plutôt osé de prendre mon prénom afin de se présenter, enfin je verrais ça avec lui plus tard afin de corriger ça. Voyons voir... Sakuko... Je suis certain de connaître ce nom. Pas moyen de remettre ce nom ou cette tête sur un quelconque souvenir.*

Il aurait sans doute due se souvenir qu'il l'avait vu il y avait peu de temps sur une affiche mentionnant le fait qu'il était l'hôte d'un dragon, mais sans doute à cause de sa fatigue il n'y parvint pas étant resté fixé sur son frère.

Il regarda Sakuko hésitant quelque peut sur le fait de la laisser s'occuper de ses blessures, bien que c'était plus par soucis d'habitude que d'autre forme de pudeur. Il avait beau chercher il ne trouva pas vraiment d'alternative au fait qu'il était tout à fait normal qu'un médecin examine son patient. Il se rallongea sur le dos et maugréa sur le fait que ce n'était sans doute rien

« Il ne doit sans doute rien y avoir, mais si ça peut me permettre de me rétablir plus vite fait ce que vous avez à faire. Par contre ma tête n'ayant pas souffert ça ne vous dérange pas que je la laisse telle quelle ? »

Il enleva les morceaux de capes qui était délicatement accroché en divers endroits, puis déserra le noeud qui lui permettait de tenir en place avant de la poser délicatement à coté de lui. Ses cheveux étaient maintenant en pagaille sur son visage, se soulevant et s'abaissant de nouveau lorsqu'il enleva son maillot. Ils semblaient néanmoins avoir pris place sur la partie droite de son visage, comme une entité vivante s'accrochant à son espace vital. Il se rallongea afin que Sakuko puisse l'inspecter et en finir rapidement avec cette situation qu'il n'appréciait pas vraiment. Il observa avec intérêt les gestes que faisait la demoiselle avec cette impression bizarre qu'il la connaissait sans la connaître.

Sakuko inclina légèrement sa tête sur le côté lorsque Makkura se mit à fixer son épée en silence, plongé dans ses relations, le châtain se demandant alors s’il avait répondu quelque chose de travers. Ou peut-être le brun cherchait-il à revoir son éternel rival qui portait le même prénom que lui et qu’il était joyeux de le rencontrer durant son tournoi, même s’il n’en montrait rien. Enfin, un truc tout aussi capillotracté, du moins. Rien qui ne laisse présumer au jeune elfe qu’en plus de le prendre pour une fille, le jeune homme dont il s’occupait était un chasseur de prime qui le recherchait parmi tant d’autres têtes pour une raison qu’il ignorait totalement. Et que Dieu l’en préserve, là encore, d’ailleurs. Il avait encore du boulot à faire, et si en plus de sentir sa poitrine se déchirer sous les assauts incessants de son cœur il passait en mode choc psychologique, le pauvre n’était pas sorti. Enfin. Sortant de sa réflexion, Makkura se rallongea en râlant contre cette technique de vérification qu’exerçait tout infirmier professionnel qui se respectait, arrachant un haussement d’épaule amusé au Mage Blanc qui ne releva cependant pas, puisque le brun obéit sagement en détachant sa cape, se contentant de répondre à sa dernière interrogation.

« Je vous en prie.. » souffla-t-il simplement en suivant alors les mouvements des mains de son patient des yeux, sentait une légère chaleur se logeait dans ses joues tandis que les couches de vêtements disparaissaient peu à peu. Et sa poitrine le faisait de plus en plus souffrir, tellement que Sakuko se demanda pendant un instant si son vis-à-vis n’entendrait pas le rythme effréné de ses battements de cœur. Le jeune elfe posa brièvement sa main sur sa poitrine, comme s’il était capable d’y faire quoi que ce soit, en observant les cheveux former une masse à la fois négligée et harmonieuse sur le visage de Makkura. Mais, rapidement, il se força à détourner le retard en déglutissant, pour s’asseoir sur le bord du lit, quoique le plus loin possible du corps allongé, avant de survoler le torse dénudé du regard, ses joues paraissant tout au plus rosées et la chaleur de la pièce se montrait une excuse toute faite pour cette pigmentation. Aussi, ne s’inquiétant pas outre mesure, et conservant son expression tranquille et décontractée, le jeune elfe se pencha en avant en repérant une aspérité au niveau de l’épaule d’albâtre, ne tardant pas à pincer les lèvres en remarquant que la blessure causée par l’épée de Black ne s’était pas refermée, et ne le ferait pas d’elle-même.

« Désolé, ça risque de piquer un peu. » prévint-il alors en se redressant pour ouvrir une sacoche attaché autour de sa taille qu’il ne conservait qu’en service, en sortant du coton et une petite bouteille remplie d’un liquide incolore et diaphane qui se trouvait être un désinfectant fait maison, 100 % naturel donc. Les plantes, tout ça. Bref. Il mit une ou deux gouttes du produit sur le bout de coton avant de se pencher de nouveau en avant, et, posant deux doigts de sa main gantée aux bords de la blessure de Makkura pour le tenir immobile, il s’aida de la gauche pour retirer délicatement les grains de sable coincée dans la blessure et qui empêchaient sa cicatrisation en caressant plus qu’en ne frottant la peau pâle avec le coton. Et le tout en ne touchant à aucun moment le corps étranger avec sa peau dévoilée (à savoir ses poignets et un petit morceau de hanche découvert à cause de sa position actuelle, à savoir penché). L’habitude entraînait le professionnalisme, tout ça. Toujours était-il que Sakuko usait de milles douceurs pour ne pas blesser le brun, prêt à s’arrêter ou à soulever sa main à la moindre exclamation de douleur – même si un guerrier ne se plaignait jamais, surtout lorsqu’il sortait d’une arène et qu’il participait à un tournoi de ce type. On est un combattant ou on l’est pas, une connerie de ce style.

Bien qu'il surveillait de prêt les moindres fait et geste de la mage, il pu apprécier les services particulièrement soigné de cette personne. Bien qu'elle semblait légèrement incommodé par la pièce, il remarqua comme une légère appréhension de Sakuko à inspecter son corps, elle était resté là à le regarder, était elle horrifié par les brûlures qu'il avait sur le corps ? Il ne le savait pas, sa nuque lui faisait encore mal et il ne pouvait pas vraiment bouger sa tête comme il le voulait. Il la vit s'asseoir le plus loin possible, semblant vouloir éviter tout contact avec lui, il ne savait pas comment le prendre et si son corps était mal en point était-ce vraiment obligé de lui faire sentir? Il n'aurait jamais du accepter de se laisser examiner, mais maintenant qu'elle avait commencé autant qu'elle aille jusqu'au bout.

Elle s'attarda sur son épaule puis l'avertit qu'elle que quelque chose allait sûrement piquer, une bagatelle sûrement vu ce qu'il avait enduré jusqu'à maintenant. Ses gestes semblaient vraiment emprunt d'une précaution presque abusive, bien qu'il comprenait la délicatesse de ce genre de personne dans cet endroit, tout le monde n'allait pas l'agresser pour une désinfection indélicate. Il se contint tout de même de ne rien dire pendant qu'elle le soignait afin de ne pas la déranger, seulement continuant de la regarder presque obsessionnellement.

Puis soudain il réalisa ce qu'il cherchait depuis si longtemps, un souvenir ce dessina. Il l'avait déjà vu sur une affiche de récompense, comment n'avait il pas pu s'en apercevoir plus tôt? Il ne se dégagea pas pour autant de ses soins se souvenant qu'il avait été décrit comme inoffensif, bien qu'il était un hôte d'un dragon. Il attendit patiemment la fin des soins afin de continuer de parler avec lui, il c'était aussi fourvoyer en le prenant pour une femme.


« Savez-vous que j'exerce le métier de chasseur de prime? Un métier passionnant, souvent au prise avec de nouvelles personnes et également bien rémunéré. Vous regardez un peu les affiches de primes? »

Il lui parla calmement cherchant simplement à l'amener doucement sur le fait qu'il pouvait très bien obtenir une belle récompense de lui.

Sakuko n’avait pas pensé à l’éventualité que Makkura se sente insulté ou même vexé de son éloignement volontaire, étant donné qu’il ne faisait ça que par habitude. Salvatrice, d’ailleurs, quand on y réfléchissait. Aussi continua-t-il son sain dans la même position, attentif et précautionneux, les sourcils légèrement froncés sous la concentration. Heureusement, les grains de sable n’étaient pas trop nombreux, juste trop petit et passe-partout pour ne pas être agaçant. Malheureusement, même avec toute la volonté du monde, le jeune elfe ne réussit pas à faire abstraction du regard insistant du brun, et, même s’il en ignorait la raison, le châtain se sentait affreusement mal à l’aise, d’autant plus que ses réactions corporelles d’adolescente en mal d’affection n’arrangeaient rien. Heureusement, son professionnalisme faisait que malgré son trouble son attention ne s’éloignait jamais de la plaie qu’il s’efforçait de désinfecter au mieux, ne tardant pas à se redresser un peu plus pour vérifier la propreté de celle-ci en suspendant son geste, tandis que Makkura reprenait la parole, sur un sujet que Sakuko considéra comme totalement banal.

« Vraiment ? » demanda-t-il en ne s’interrogeant pas vraiment sur cette conversation qui virait sur un thème un peu moins joyeux, bien que la situation précédente n’ait pas eue le mérite de l’être, se disant que si le métier de son patient était chasseur de prime, alors il était normal qu’il s’aventure sur un thème qu’il connaissait. En tout cas, celui-ci avait l’air d’aller de mieux en mieux, ce qui rassurait Sakuko. Pas qu’il doutait de ses sorts de soin, mais ça faisait toujours plaisir de voir la personne dont on s’occupait se rétablir rapidement. « Et, désolé si je vous déçois, mais non. Comme vous le voyez, mon métier à moi se montre bien plus pacifique. » rajouta-t-il, amusé, en conservant son expression habituelle, ne se doutant de rien. En même temps, ignorant absolument tout de son rôle, comment le pourrait-il ? Enfin, il posa le coton sur le lit à côté de lui et sortit une compresse ainsi qu’un rouleau de scotch de la sacoche, posant le premier sur le torse de Makkura en s’excusant brièvement pour tirer sur le rouleau du second, découpant peu après un morceau du scotch à l’aide de ses dents.

Il pensait obtenir au moins une réaction de Sakuko à l'évocation de son métier. Après tout, tout hôte et autre brigand devaient selon lui être au courant qu'ils étaient recherché et qu'une prime était mise sur leur tête. Le fait qu'il ne connaissait pas ce métier ni l'évocation que ça apportait pour lui, laissa Makkura une seconde sans réaction. Lui qui lui avait répondu si simplement, allant jusqu'à dire qu'il exerçait un métier pacifique contrairement à lui... Il avait presque l'impression que c'était lui le plus souillé des deux, mais Sakuko ne semblait pas avoir vraiment compris où il voulait en venir, même pas du tout. Continuant ses soins sur son corps, s'apprêtant maintenant à bander le corps de son patient comme tout bon médecin.

Sans le savoir il avait déjà récupéré quelques forces, n'y prêtant pas attention sous l'effet plutôt énigmatique de ce jeune elfe. Pas si jeune si on considère que leur vie pouvait se décompter en centenaire, celui là devait avoir une vie déjà bien rempli derrière lui. Il essaya de trouver ses mots afin de les formuler correctement pour annoncer doucement ce qu'il était vraiment. Il décida de lui parler un peu de Shiroi et laissa ses yeux vaquer un peu dans la pièce cherchant sans cesse comment mieux formuler ses mots.

« Tu connais un peux l'histoire de Shiroi et de ses dragons? » Il le regarda pour voir sa réaction puis continua.

« Voici quelques temps qu'un d'eux nommé Hane c'est réveillé, mais ça tu dois le savoir et avoir toi aussi une malédiction. Enfin, chaque dragon possède un hôte propre, mais sa fonction reste indéfini et nul ne sait ce dont ils sont capable. Pour ma part j'en ai déjà rencontré un, bien que ce n'est pas une chose vraiment intéressante il faut savoir que la plupart d'entre eux sont recherché par les chasseurs de primes »

Il s'arrêta là, ne sachant comment il pouvait bien le prendre, ni si il comprenait vraiment ce qu'il voulait dire. Il n'avait pas grand chose contre lui à part la prime assez mirobolante pour une personne comme lui. Mais il hésitait entre l'aider et le livrer, bien qu'il soit un hôte il n'avait rien fait de vraiment répréhensible, puis il l'avait soigné. Il avait une dette envers lui.

Sakuko rangea le rouleau de scotch dans sa sacoche, baissant brièvement les yeux vers celle-ci, avant de les relever pour les plonger dans ceux de Makkura, celui-ci le fixant toujours, mais de manière beaucoup plus.. indescriptible, en fait. Comme s’il se plongeait dans des pensées échappant au commun des mortels, même si, peu après, ses iris rougeâtres se détachèrent des siens pour détailler la pièce, assez inutilement d’ailleurs vu la vacuité de celle-ci. Et même si le châtain cilla doucement d’incompréhension, il ne s’y attarda pas pour se redresser de nouveau et se pencher sur la blessure, déposant d’abord la compresse dessus avant de récupérer les morceaux de scotch qu’il avait déposé sur ses genoux de manière à les récupérer facilement après. Mais tandis que ses doigts replaçaient correctement le bout de pansement, le brun reprit la parole en lui posant une question tout à fait.. surprenante. Mais plus que le fond, ce fut la forme qui le fit tiquer ; pire, qui le troubla. Dans son éducation, tutoyer une personne était synonyme d’attachement et de proximité. Et vu ses réactions déplacées depuis sa rencontre avec Makkura, il était évident que, là encore, son rythme cardiaque s’emballe de nouveau tandis que son ongle dérapait et griffait la peau d’albâtre, glissant malencontreusement jusqu’aux abords de la plaie avant que le jeune elfe ne retire précipitamment sa main.

« Ah, pardon, j’espère que.. Enfin, oui, je connais l’histoire. » répondit-il en lui jetant un simple regard, espérant ne pas trop avoir réveillé la douleur, tandis que, finalement, et aussi surprenant que cela puisse paraître, son expression ne s’était pas plus troublée que ça. Elle semblait toujours aussi calme et sereine. Mais son ouïe était toute disposée à écouter le récit de Makkura, qui, très franchement, l’étonnait un peu. Après lui avoir caché ce récit durant approximativement 197 ans, son oncle semblait encore réticent à le lui narrer, tandis que ce pur inconnu, même s’il lui faisait un effet monstre (disons les choses comme elles sont n’est-ce pas), lui racontait cela sans inquiétude aucune, même si l’hésitation se faisait ressentir lorsqu’il buttait sur un mot en semblant chercher mentalement les suivants. « Je suppose donc que t-.. t-.. vous êtes à la recherche de ceux-ci pour la prime leur étant assignée. Enfin, c’est ce en quoi consiste votre métier ce me semble.. » souffla-t-il en ayant correctement repris en main le soin de l’épaule du jeune homme, la pansa précautionneusement en ayant posé un genou au bord du lit pour pouvoir se pencher davantage et fixer le scotch de manière à ce que celui-ci ne se détache pas de manière désagréable et gênante, même si pour cela il dû relever légèrement Makkura. Mais tant que celui-ci ne bougeait pas, il n’y avait aucunes raisons pour que leur proximité, outre les réactions intérieurs de Sakuko, ne dégénère et ne fasse entrer en jeu sa malédiction.

Malgré qu'une douleur s'éveilla brutalement lors du dérapage rapide de l'elfe, il se retint de lâcher un cri plus par réflexe que de douleur. Il avait subit bien pire mais c'était comparable à du jus de citron passé sur une plaie encore ouverte. Il ne tenu pas rigueur de ce petit incident et termina son histoire. Bien que la réaction de Sakuko le surprit encore une fois il commençait à s'habituer à l'innocence qui émanait de lui. Il lui posa une question qu'il le fit hésiter quelque peut à répondre, préférant déformer un tout petit peu la vérité il lui répondit avant qu'il n'entame les soins.

« A vrai dire c'est vrai que j'ai été attiré par l'appât du gain à faire ce métier. Ayant constitué un petit butin assez important je ne m'amuse qu'a traquer les personnes ayant commis des crimes qui ne peuvent être impunis »

Bien que le fait qu'il avait entassé un joli petit butin était vrai il avait quasiment tout utilisé, la majeur partie en voyage, hébergement et nourriture, il en avait aussi rapporter à sa mère afin qu'elle puisse vivre correctement et le reste l'avait gardé afin d'avoir toujours un petit fond en cas d'imprévu. Quant au fait qu'il ne s'attaquait qu'aux brigands était vrai dans une certaine mesure où les contrats de chasseurs de primes ne concernaient qu'eux, il n'y avait pas encore vraiment eu de cas comme celui de Sakuko.

Il entreprit finalement de le relever afin de mieux fixer le scotch et se mit dans une position assez instable pour effectuer ce genre de chose. Bien que son corps n'était pas si imposant que ça, il pesait un peu plus qu'il ne semblait paraître. Lors de son geste, le lit s'affaissa un peut déstabilisant Sakuko qui commença à pencher dangereusement vers le sol, d'un geste vif il le rattrapa rapidement par le poignet et le tira du coté opposé afin qu'il tombe tranquillement sur le lit. Bien que son geste ne dura que peut de temps, il ressentit quelque chose, ou plus exactement ressentit quelque chose qu'il pensait avoir surmonté depuis longtemps.

Sakuko hocha la tête aux explications de Makkura concernant son métier tout en se mettant en position pour pouvoir placer le bandage. Il entreprit donc la dernière étape de son soin qui aurait dû se passer sans problèmes, mais, à vrai dire, pour le coup, le châtain avait un peu négligé la gravité et le fait que le matelas soit sur ressort. Aussi, lorsque son genou dérapa et qu’il retira rapidement ses mains de l’épaule du brun, songeant davantage à sa blessure qu’à lui-même, il ferma les yeux en s’attendant à se manger le sol, n’ayant même pas le réflexe de positionner ses mains devant lui pour se rattraper, étant donné que bon, il lui arrivait d’être deux de tension à de nombreux moments, malheureusement. Malheureusement, ce ne fut pas un choc dû à la rencontre contre un élément solide qui le fit souffrir, mais un contact physique direct avec le jeune homme qu’il soignait peu auparavant, un gémissement passant inconsciemment la barrière de ses lèvres lorsqu’une douleur sans nom le traversa tout entier, lui arrachant un léger spasme tandis que son corps retombait lourdement contre le matelas. Et, curieusement, cette fois-ci, la proximité de Makkura ne le dérangea pas plus que ça.

Rouvrant les yeux, perdant pour la première fois depuis leur rencontre son expression sereine pour une plus inquiète, il retira rapidement son gant pour secouer son poignet, comme s’il avait été brûlé au plus haut degré. Ses joues rosirent de nouveau, mais davantage à cause de la honte et de la gêne d’avoir causé une sensation étrangère qui pouvait se montrer désagréable à vis-à-vis, il lui jeta un coup d’œil avant de lui adresser un léger signe de tête à peine prononcé, faisant légèrement bouger sa cascade de cheveux qui s’était répandue contre la couverture durant sa chute, encadrant son visage en le rendant davantage innocent si c’était possible avec son expression actuelle, toujours plus candide et adoucie lorsque sa malédiction faisait des siennes. « Je suis.. désolé. Pardonnez-moi. J’ai été maladroit. » souffla-t-il en fixant le menton du brun, n’osant le regarder dans les yeux, avant de détourner le regard en tenant son poignet contre lui à l’aide de son autre main, comme s’il était effrayé que Makky le retouche intentionnellement. « J’espère que votre épaule ne vous a pas fait souffrir. » rajouta-t-il inutilement en fixant le mur opposé, sachant parfaitement que ce qui devait déranger le plus étaient les sentiments qu’il avait fait rejaillir en son interlocuteur.

Ce contact si bref fut cependant charger d'émotion pour Makkura, une haine sans pareil c'était de nouveau emparé de lui. L'espace se tordit pendant le peu de temps qu'il tenait la main de Sakuko et cette haine... Elle n'était pas ressurgis si puissante depuis qu'il avait apprit que son frère était l'hôte d'Hane, cette haine qui s'était amenuisé depuis qu'il l'avait de nouveau rencontré, grandis. Il rouvrit doucement les yeux pensant encore ardemment à la haine qu'il lui vouait, pourtant il n'avait pas bougé de son lit, toujours dans la même pièce. Que c'était il donc passé pour qu'elle revienne s'emparer de lui aussi violemment? Plus il se posait de questions, plus il se calmait, ne cherchant par où commencer il regarda Sakuko qui était entrain de lui parler.

Encore des excuses, décidément cet elfe était vraiment bien éduquer, un peu trop peut être pour vivre dans la société actuel surtout au vu de son statut. Il semblait pour une la première fois depuis leur rencontre avoir complètement changé de comportement, il avait l'impression qu'il lui faisait maintenant une peur viscéral, bien plus que lorsqu'il le regardait au début. Avait il serré trop fort son poignet en le rattrapant? Avec toutes ses histoires le prenait il pour quelqu'un de violent? Il ne savait pas vraiment, ne répondit qu'a sa question remarquant le bout de scotch à moitié en place.

« Heu non ça va, tu as l'air d'avoir déjà bien entamé la cicatrisation. C'est plutôt toi qui semble emprunt d'un léger malaise, je t'ai fais mal en te rattrapant? »

Il n'avait pas du tout fait le lien entre le fait qu'il l'avait rattrapé et cette soudaine monté de haine, il mit ça sur le compte d'un bref passage à vide. Il ne pouvait pas s'imaginer une telle malédiction venant d'un personne si innocente.

Sakuko était justement un peu trop innocent pour supporter le mal qu’il était susceptible de faire aux personnes lorsque ces dernières le touchaient, aussi mettrait-il un certain temps avant de se débarrasser de la culpabilité qui lui rongeait les entrailles. Même s’il s’habituait, ou plutôt acceptait à contrecoeur, peu à peu à la violence du monde extérieur et de l’intolérance constante de la société, il lui faudrait bien plus de temps pour digérer sa malédiction et s’en accoutumer. Enfin, c’est toujours en fixant le mur que le châtain calma un peu son rythme cardiaque, déglutissant doucement en relativisant, se disant que le contact avait été trop bref pour causer une douleur trop considérable à son vis-à-vis. Il avait sûrement fait ressurgir un vague sentiment ancien sans que cela ne dégénère de trop. Se rassurant légèrement dans son malheur, le jeune elfe mit un temps avant d’assimiler les mots que le brun prononça peu après, se redressant du coup prestement pour poser un regard toujours aussi désolé sur Makkura, hochant la tête en signe de dénégation, rapidement, ne voulant pas faire s’imaginer des choses erronées à son vis-à-vis.

« Non, non, rien de tout cela, rassurez-vous. » contredit-il doucement, avant de réprimer un soupir en baissant un regard relativement attristé sur son gant qu’il reprit entre ses doigts pour le renfiler tout en lenteur, se sentant profondément impuissant, et résigné, aussi, un peu. Mais ça, Sakuko se le refusait. Se résigner à son sort signifiait abandonner l’espoir de redevenir un jour normal, et par-là même de redonner à son oncle sa forme d’antan. « C’est juste.. Vous parliez de malédiction tout à l’heure, n’est-ce pas ? Je n’ai pas été épargné non plus, comme vous l’avez présumé. Et.. » commença-t-il, marquant une hésitation avant de s’agenouiller pour profiter du fait qu’ils soient dans une position plus ou moins stable en reprenant son travail de soin là où il l’avait commencé, faisant d’une pierre deux coups. En effet, sa concentration justifiait la raison de sa fuite de regard, même son malaise était sûrement assez évident pour que Makky le devine. « Evitez de me toucher, dorénavant. S’il vous plaît. Et.. je m’excuse pour ce que cela a pu déclencher chez vous. » termina-t-il en penchant légèrement sa tête sur le côté tout en replaçant le bandage bien en place.

Lui qui pensait bien faire en rattrapant l'elfe, il apprit bien assez tôt que son geste avait provoqué des problèmes pour chacun d'entre eux. Une malédiction assez peu enviable certainement de par l'isolement que ça pouvait apporté à la personne, car bien que vêtu il suffisait d'un simple contact pour provoquer une montée assez subite de la haine. Bien qu'il ne connaissait pas complètement la nature de la malédiction il en comprenait les effets, surtout les désagréments.

Il laissa Sakuko terminer ce qu'il avait à dire et le laissant terminer ce qu'il avait commencé et se rendit compte qu'il en avait totalement oublié pourquoi il avait commencé à lui parler. Il attendit que les soins soient fini afin de continuer sa discution sur les dragons.

« Donc je te parlais des dragons tout à l'heure, bien que ce n'est pas forcément un sujet bien intéressant, il se peut que sans le savoir tu sois intimement lié à cette histoire. Je sais que tu ne comprendras pas vraiment, mais si tu continue t'a vie sans connaître quelques éléments tu n'iras pas très loin. »

Le fait de tourner autour du pot n'était plus d'actualité, il allait bien mieux que tout à l'heure et son envie d'aller voir les matchs des autres participants le titillait un peu. L'elfe bien qu'indubitablement au courant de rien, devait au moins apprendre les risques qu'il courrait dans le monde extérieur. Si une personne autre que lui le reconnaissait sa prime partirait en fumée.

Sakuko se sentit soulagé (décidemment..) du silence de Makkura, et le jeune elfe se contenta alors de le soigner en silence, se penchant parfois au-dessus de son épaule que ses cheveux frôlèrent en prenant néanmoins garde à ne le toucher qu’avec ses gants pour fixer le scotch de manière sûre et stable, ne risquant plus de tomber cette fois-ci. Il revint ensuite à genoux sur le lit, quoique faisant toujours face au brun, pour ouvrir sa sacoche et ranger son nécessaire de soin à son rythme tandis que son vis-à-vis actuel reprenait la parole pour de nouveau lui parler des dragons, lui arrachant un froncement de sourcils curieux. C’était lui, ou le jeune homme avait tendance (et l’obstination) d’insister ? Et puis, très franchement, Sakuko ne voyait absolument pas pourquoi. Intimement lié à cette histoire ? Ca le surprendrait ; son oncle l’aurait mis au courant, dans ce cas précis. Et puis, celui-ci ayant la science infuse, et lui ayant soi-disant tout narrer quant à ce récit, le jeune elfe ne voyait pas en quoi sa vie serait handicapé par un manque de connaissance vis-à-vis de cet incident. et de cette légende, accessoirement.

« Ma vie est déjà bien avancée par rapport à la vôtre, et pesez vos mots avant de les employer, il se pourrait que je m’en sente insulté. » rétorqua-t-il alors en relevant les yeux pour les planter dans ceux de Makky, se montrant pour la première fois depuis leur rencontre un tantinet amer, sans aucunes raisons apparentes. Néanmoins, ses traits se radoucirent et il reprit une expression tranquille tout en hochant la tête, se disant qu’après tout le jeune homme ignorait tout par rapport à son oncle et n’avait sûrement pas voulu l’offenser en lui parlant de cela, au contraire en fait. Il devrait plutôt se montrer reconnaissant de son envie de l’instruire, chose que Sakuko ne refuserait de toute façon jamais. « Cependant.. vous ignorez beaucoup de choses sur moi et paraissez si persuadé en m’affirmant que vous avez quelque chose à m’apprendre que je vais passer outre pour cette fois. » rajouta-t-il un peu plus posément, ou du moins amicalement, en posant ses mains sur ses genoux dans une attitude de bon élève à l’écoute de son professeur (en l’occurrence adoré). « Je suis tout ouïe.. »

La réaction de Sakuko le surpris quelque peu, il ne l'avait pas habitudé durant leur courte rencontre à réagir de la sorte. Etait-ce une simple histoire de vanité en comparant la connaissance au temps de vie? Ou quelque chose de plus profond émanait de sa phrase? Il n'eut pas vraiment à chercher de réponse, son interlocuteur reprit bien vite son air d'elfe sage semblant prêt à écouter tout et n'importe quoi. Il ne lui laissait plus vraiment le choix, bien que l'elfe semblait très accroché à son passé, la personne qui s'occupait de lui n'avait pas dû tout lui apprendre. Quel est l'utilité d'un réceptacle si il ne sait pas lui même qu'il est en liaison direct avec un dragon? Son tuteur devait être vraiment fou pour laisser partir une partir une personne aussi inexpérimenté que lui évoluer dans un monde sans rien connaître de son état. Il se serait déjà fait prendre si il n'avait pas été embaucher par cette organisation, peut être la chance aimait se ranger de son coté? Il regarda le visage de Sakuko, encore calme et posé, comment allait il réagir à l'évocation de ce qu'il allait dire?

« Bon ce n'est pas quelque chose de vraiment facile à avouer à une personne, d'ailleurs vu ton cas c'est étrange que tu ne le saches pas. Bien que je ne remets pas en cause ton éducation ou tes connaissances, je peux t'assurer qu'il te manque quelque chose de fondamental. Tu ne t'es jamais trouvé un pouvoir particulier, ou une apparition inexpliqué ? Enfin je vais arrêter de tourner autour du pot. Tu es recherché par les chasseurs de primes. Plus exactement ta prime n'a rien en voir avec des actions que tu as faites, mais plutôt ce que tu possèdes. »

Il continua de le regarder, hésitant sur ses derniers mots, puis finalement termina par lui dire ce qu'il était

« Tu es un hôte »

Bien qu'il termina cette phrase en la murmurant il ne savait pas ce qu'il adviendrait de lui, ni de comment sa l'affecterait

Sakuko sentit sa tête partir sur le côté au discours de Makkura qui semblait tourner autour du pot, signe de son intrigue actuelle, pour ciller tout en lenteur tandis que le brun lui assurait que son éducation comptait des séquelles, et une importante, en vérité, vu l’air sérieux qu’arborait actuellement son vis-à-vis. Un pouvoir inexpliqué ? Ben, il était déjà arrivé à plusieurs reprises que ses attaques aquatiques (enfin, « attaques », on se comprend..) soient irréprochables alors que le lieu où il se trouvait ne le permettait pas spécialement. C’était comme si l’eau s’était créée, ou plutôt s’était émanée de lui-même sans qu’il ne s’en retrouve blessé pour autant. Enfin, le châtain ne s’en était jamais inquiété, pensant que ce n’était qu’un tour joué par son imagination et qu’une source ou quelque chose du style se trouvait dissimulée quelque part dans les environs. Une apparition inexpliquée ? Si, plusieurs fois, mais c’était le soir, et ça s’était présenté sous la forme d’une voix dans sa tête, aussi le jeune elfe avait-il toujours pensé à un rêve récurrent, ou quelque chose de ce style. Rien de bien inquiétant, donc. Alors, c’est en affichant impunément son expression perplexe que Sakuko encaissa l’aveu de son vis-à-vis.

« Tu es un hôte. »

Un cillement. Deux. Puis trois. Lents. Très lents, tandis que les prunelles dioptases fixait leurs jumelles rubis sans trouble aucun. Pour le moment, seule la tranquillité habituelle de Sakuko et sa perplexité précédente perçaient les traits de celui-ci. Et puis, lentement, très lentement, le jeune elfe se redressa en silence, tandis que finalement, son corps réagissant bien après l’esprit, son cœur manquait un battement. Un hôte ? Il voulait dire, un réceptacle ? Celui qui conservait un dragon avec qui il était lié et tout le bataclan ? Un peu comme celui d’Hane, en fait ? C’était une blague, n’est-ce pas ? Si c’était vraiment le cas, son oncle le lui aurait avoué avant son départ.. ! Mais d’un autre côté, cela expliquerait pourquoi Makky avait rapidement abordé le sujet des chasseurs de primes, des warned et autres conneries. Celui-ci avait l’air d’être beaucoup de choses, mais sûrement pas d’être un petit plaisantin. Et, forcément, avec ses suppositions précédentes, cela pesait bien lourd dans la balance. Mais le jeune elfe n’arrivait pas à concevoir que son oncle lui ait menti. Celui-ci était sa seule famille, et vise versa, alors comment aurait-il pu lui cacher cela.. ? Mais, en un sens, son aîné lui cachait toujours la raison de la mort de sa mère, alors..

« 197 ans.. » murmura-t-il tout d’abord, impassible, avant que ses lèvres ne s’arquent tout doucement en un sourire amusé. L’instant d’après, c’était un éclat de rire qui secouait le frêle corps du châtain, portant une main à sa bouche par politesse tandis qu’il se penchait légèrement en avant, n’ayant pas l’habitude de s’esclaffer ainsi et ressentant donc, en plus d’un petit étirement des zygomatiques, des contractions inhabituellement désagréables au niveau des côtes. Cependant, Sakuko se tut aussi soudainement qu’il s’était mis à rire, paraissant un instant troublé, avant de poser ses mains sur les cuisses du brun sur lesquelles il prit appui pour se redresser, rapprochant du visage du sien pour plonger ses yeux dans les siens, à la fois confiant et paumé. Etrange mélange que ses yeux reflétaient sans pudeur aucune. « Il ne m’aurait jamais caché cela pendant 197 ans. Jamais. » souffla-t-il, amer, avant d’hocher vivement la tête, fermant les yeux. « C’est impossible. Il ne pouvait pas l’ignorer, et ne me l’aurait jamais caché. Vous connaissez sûrement Aoe-san, n’est-ce pas ? Le Mage de l’Archipel Okuyuki. Il se trouve que c’est mon oncle. Vous n’êtes sûrement pas sans ignorer qu’il connaît beaucoup de choses sur le monde d’aujourd’hui. Alors pourquoi m’aurait-il menti, hein ? » demanda-t-il enfin, une lueur de fureur brillant pour la première fois dans ses yeux candides, tandis que ses doigts se crispaient de détresse sur le pantalon du brun.

Un long moment passa avant que l'elfe prit la peine de réagir, son évolution paru tristement étrange à Makkura. A ce stade il ne pouvait vraiment plus revenir en arrière, venait il de lui révéler un tabou concernant une chose interdite? Sa réaction était parfaitement compréhensible pour lui, comment pouvait il remettre en question des choses que lui as dit ou caché une personne avec qui il avait vécu plus de 2 vies humaines. Quelque chose qui ne pourrait sûrement ne jamais s'imaginer, tant la vie d'un humain était brève et courte comparé à celle des elfes. Ses deux mains posées sur ses genoux semblaient se resserrer un peu au fur et à mesure qui lui parlait, mais après tout était t'il vraiment fautif? Lui révéler quelque chose qui lui serait sans doute d'un grand secours lors de ses expédition future, il considérait ça plutôt comme une chance qu'il n'offrait pas à beaucoup de monde.

Il ne dit rien, laissant son regard plongé dans celui de Sakuko qui semblait attendre une réponse de sa part. Comme si maintenant qu'il lui avait dit être un hôte, il détenait toutes les autres réponses à n'importe quelle question. Mais après tout le fait d'essayer de rendre impossible le fait qu'on lui mente n'était pas une fuite que l'elfe tentait afin d'éviter à tout pris d'être un hôte? Après tout qu'est ce qui était si désagréable a part le fait d'être poursuivi, la puissance qu'elle apportait faisait bien pencher la balance. Il évita de le repousser afin de ne pas rentrer une nouvelle fois en contact avec sa peau, mais rapprocha son visage autant qu'il pouvait dans sa position.

« Bien que je connaisse sa réputation, je ne l'ai jamais rencontré personnellement. A part émettre des suppositions banales comme préserver ta pureté, ou t'apprendre à te former seul je ne pourrais te répondre sur ce point. »

Il s'arrêta puis recula sa tête prenant un air plus détaché afin de continuer sur son expérience personnel.

« Je peux comprendre ton envie de ne pas me croire, mais j'avais seulement pour but de te prévenir. A l'extérieur il se peut que tu rencontres des problèmes, et vu ton physique ainsi que ta manière d'autre je doutes que tu puisses vraiment tout résoudre. »


Partant dans ses souvenirs, dérivant au delà de ce qu'il avait vécu il se rappelait la première fois qu'il avait appris que son frère était l'hôte d'Hane. La déception ainsi que la haine qu'il avait voué à son frère débuta vraiment à ce moment. Etre l'hôte d'un dragon... il les enviaient pour ça. Toujours dans ses souvenirs il commença à se parler.

« Après tout mon frère à bien hérité de ça lui aussi... »

Sakuko attendait en effet une réponse de la part de Makkura, même s’il savait pertinemment et avec une douleur certaine que celui-ci serait incapable de lui répondre. Son rythme cardiaque, lui aussi, commençait à le faire souffrir, tandis que ses sourcils froncés tremblaient légèrement de rage, comme s’il n’allait pas tarder à chialer même si ses yeux restaient désespérément secs. De même, des connotations rancunières s’ajoutaient aux nombreux ressentiments transperçant son visage, même s’il était parfaitement incapable d’en vouloir totalement de façon malsaine au brun, ou même à qui que ce soit. Il savait très bien que ce dernier n’avait fait cela que pour le protéger, ou du moins le prévenir du danger qu’il encourrait, sa nature n’aidant absolument pas – quand bien même son histoire serait vraie. Mais plus le temps passait, et plus les connections logiques et évidentes se faisaient dans son esprit, ne renforçant qu’un peu plus l’aveu de Makky, à son plus grand désespoir. Pourtant, il se sentait incapable de voir Aoe sous un autre angle que celui d’un oncle certes un peu froid mais sincère, protecteur et juste. Mais si même Aoe s’écroulait, alors son monde pouvait bien disparaître sous la pluie diluvienne de ses désillusions..

Sakuko revint au contact de la réalité grâce au chasseur de prime qui lui faisait face, celui-ci approchant dangereusement son visage du sien, ne le faisant pourtant ni reculer ni sourciller. Même, il aurait même désiré une bonne décharge de douleur pour lui remettre les idées en place, ou, au contraire, le rendre HS assez longtemps pour lui permettre de se reposer l’esprit. Malheureusement, même si leurs respirations – plus ou moins saccadée pour le jeune elfe – se mélangèrent, leurs peaux ne se touchèrent pas un seul instant. Mais le châtain se refusait d’infliger une punition injustifiée au brun, aussi resta-t-il immobile à fixer ses prunelles des siennes même si celles-ci devinrent un peu floue à ses yeux à cause de leur proximité. Il assimila doucement les mots de son vis-à-vis, ceux-ci glissant en lui comme une rasade de boisson particulièrement amère et lui refilant des nausées qu’il réprima cependant du mieux qu’il pouvait, son expression se radoucissant peu à peu pour prendre des tons inquiets, déroutés, et un peu triste, aussi. Brièvement, le jeune elfe se permit de baisser les yeux, déglutissant en tentant de refouler son mal-être, avant de crisper un peu plus ses doigts sur les genoux de Makkura à ses derniers mots, une boule s’installant dans sa gorge.

« Votre.. frère ? » murmura-t-il à sa plus grande surprise d’une voix faible et chevrotante. Dire qu’il avait du mal à digérer l’information serait un euphémisme. À vrai dire, Sakuko souffrait le martyr, bien qu’il ne le montrait pas plus que ça. Néanmoins, un espoir soudain naquit en lui à la révélation, qu’il ignorait involontaire, du jeune homme qui garderait la trace de ses doigts sur sa peau durant un moment d’ailleurs. Ainsi, son frère était lui aussi un réceptacle ? Avec un peu de chances, il pourrait lui expliquer pour quelles raisons ils étaient poursuivis (lui-même n’avait jamais rien fait de mal, alors pourquoi serait-il recherché par des chasseurs de prime ? Outre son dragon, s’il était emprisonné, il ne pouvait rien faire de mal, si.. ?), et puis s’il risquait quelque chose.. C’était délétère, d’être l’hôte d’un dragon ? Même si jusqu’ici il n’avait rien connu de bien notable qui soit négatif, savait-on jamais.. Enfin, des renseignements qui le soulageraient un minimum dans son malheur actuel. Et quel malheur, d’ailleurs ; bouleversant serait peu dire..

Il n'entendit qu'une légère interrogation sur son frère, il venait de se rendre compte qu'il avait parlé tout seul. Il se sentit un peu gêné d'avoir dit ça devant un parfait inconnu, même si celui ci était une personne particulière. Plus il y pensait, plus ses pensées se tournaient vers son frère vivant depuis si longtemps dans l'ignorance lui aussi. Avait il confiance de ce que lui apportait le fait d'être un hôte? Lui non plus d'ailleurs, seul les choses qu'il avait entendu de son père ainsi que les spéculations qu'il c'était fait depuis tout petit restait ancré en lui. En grande parti, il ne pensait cas la puissance que pouvait apporter le fait de commander un dragon, une puissance incommensurable.

Il regarda de nouveau Sakuko qui semblait avoir les yeux plein d'interrogation plus qu'autre chose, le fait que son frère était un hôte le rassurait t'il ? Autant continuer dans cette voie dans ce cas là.

« A vrai dire j'aurais pu tout aussi bien l'être... un simple lien de cause à effet fut que mon frère l'obtint à ma place, il n'y a pas grand chose à dire là dessus. »

Il ne voulait pas vraiment continuer sur ce sujet, sa famille était encore un sujet assez sensible pour lui, à part sa mère il n'avait plus de contact avec son père et son frère... tout juste retrouver mais toujours une pointe de colère contre lui. Il plaça ses mains derrière lui et voyant que les soins étaient maintenant fini il se permis de lui demander.

« Je peux me rhabiller maintenant que les blessures sont inspectées? »

Bien qu'il essayait de changer de conversation il lui semblait presque dérisoire de se servir de se prétexte pour le faire. Mais sa cape lui manquait, son corps bien que soigné étant encore un peu faible et bien que la température de la pièce était assez chaude il préférait se couvrir afin de ne rien attraper en plus.

Sakuko releva les yeux en entendant la voix de Makkura lui réponde sans grande hésitation, comme si, d’un accord tacite, il avait lui aussi décider de le rassurer. Mais, curieusement, une certaine amertume perça les mots du brun lorsque celui-ci lui expliqua qu’il aurait dû être l’hôte à la place de son frère, et le châtain se demanda alors pour la première fois si le fait d’être un réceptacle était avantageux en soi. À part une source de pouvoir – Tiens, en parlant de ça, il serait alors l’hôte du dragon de l’eau, à savoir Keirui ? –, il ne voyait pas en quoi avoir une prime sur la tronche était enviable. Pinçant les lèvres dans sa réflexion, le châtain ne nota qu’à moitié la demande du brun qui avait d’ailleurs rapidement changé de sujet concernant sa famille. S’il aurait été en état de réfléchir à cela, le jeune elfe en aurait sûrement déduit de mauvaises relations avec ses proches, ou sinon mauvaises. Mais là, disons que l’adolescent était plutôt axé sur ce qu’il venait de découvrir, fixant alors encore un long instant le cou de son vis-à-vis, une moue absente et désemparée et par-là même éminemment innocente déformant ses traits.

Lorsque finalement il assimila les mots de Makkura, il releva les yeux vers lui en cillant lentement d’incompréhension, ne tardant pas à se redresser en hochant la tête, son cerveau analysant (enfin) sa demande, et de façon positive, bien entendu. ‘Manquerait plus qu’il force Makky à rester à moitié dénudé dans son état de bouleversement actuel. Bon, le cas échéant, il aurait accepté aussi, mais d’autres choses auraient été prises en compte. Enfin bref, il se comprenait. « Oui, oui, bien entendu, je vous en prie. Excusez-moi. » répondit-il alors en hochant la tête pour appuyer ses propres mots, quoique d’une voix toujours un peu mal assurée, tandis que ses mains restaient sur les genoux du brun, et que son regard se perdait dans le vide l’instant d’après. En temps normal, il aurait bien sûr pensé quasiment immédiatement à se décaler pour laisser son patient se rhabiller, mais là, le jeune elfe avait besoin de passer un peu de temps avec lui-même, ou, en l’occurrence, avec sa matière grise. Aussi gênait-il involontairement et inconsciemment le rhabillage du jeune homme, repartant dans ses réflexions profondes et métaphysiques.

Bien qu'il avait eu l'accord de l'elfe pour ce rhabiller, quoique même si il ne l'avait pas eu il aurait outrepassé son accord... Mais malgré celui ci, il semblait totalement absent, le regard vide continuant à s'appuyer sur ses genoux en gênant un poil le fait de ce rhabiller. Il chercha à taton ses affaires situées quelque part derrière lui, puis reconnaissant les plis de son maillot il le prit afin de l'enfiler en faisant attention à ne pas détacher les bandages. Il se mit ensuite à la recherche de sa cape afin de redevenir celui qu'il était dans cet accoutrement, un simple chasseur de prime étant venu ici pour retrouver son frère. Il pencha la tête en arrière, et s'aida de ses mains afin de mettre ses cheveux en arrière afin de ne pas gêner la cape, pendant quelques instants son visage fut totalement dénué de ses cheveux qui logeait sur son visage. Puis une fois de nouveau en place, il rabattit ses cheveux vers l'avant pour qu'ils reprennent leur place.

Reportant son attention sur son soigneur maintenant qu'il allait mieux, il décida de ne pas s'en faire pour lui, il s'en sortirait... sans doute. En faisant attention de ne pas avoir de contact avec lui, il se dégagea doucement afin qu'il enlève ses mains de lui même. Le voyant continuer à prendre un air qu'il qualifierait de chien battu, il lui dit une dernière phrase.

« Ne t'en fais pas, être un hôte n'est pas si terrible... tant que tu te caches un peux la tête et évite les lieux affluents ça devrait aller. Après tout il réussit bien lui »

Il se leva doucement du lit posant un pied après l'autre pour s'assurer qu'il avait assez de force pour se porter. Après ça il se baissa afin de prendre l'épée d'une seule main qu'il porta à son dos, puis après avoir pris la lance se dirigea vers la porte. Portant un dernier regard à Sakuko, peut être avait il brisé son caractère si joyeux, mais maintenant il était au courant

Sakuko mit un moment à comprendre que Makkura se rhabillait laborieusement malgré sa présence un tantinet gênante, mais lorsque ce fut le cas, il quitta ses songes de dragon et de chasseurs de prime pour relever les yeux et les poser sur le visage du brun qui, justement, remettait sa capte, libérant ainsi son visage de ses cheveux. Et.. Omg, en somme. Le châtain sentit la chaleur revenir se loger dans ses joues, et son rythme cardiaque, à peine calmé, s’accéléra de nouveau. Encore ces réactions à deux sesterces qui l’avaient quittées le temps de ces révélations.. Mais peut-être que justement, après un tel bouleversement, le jeune elfe avait-il besoin de se changer les idées avec quelque chose d’aussi frivole. Toujours est-il qu’il ne quitta plus le visage du jeune homme des yeux, et ce jusqu’à ce que celui-ci se dégage, le faisant juste assez réagir pour se décaler en lui libérant les genoux. Quand même. Enfin, l’adolescent jeta un coup dernier coup d’œil à son aîné humainement parlant avant de ciller à ses mots, sentant cette fois-ci une chaleur allait squatter son ventre. Ces mots de la part de cet étranger (oui, c’est pas parce qu’il est complètement sous son charme qu’il le connaît mieux) le rassurèrent considérablement, et Sakuko déglutit un peu moins difficilement avant de baisser les yeux sur ses mains.

L’instant d’après il enlevait ses gants tout en se relevant, rangeant ensuite la paire dans sa sacoche, relevant ses iris sur le corps dissimulé sous de la noirceur qui ouvrait déjà la porte dans l’intention évidente de sortir. « Makkura ! » interpella-t-il poliment, et il hésita un instant avant de s’approcher de lui, ayant déjà récupéré son expression sereine, même si une petite lueur brillant dans ses yeux démontraient qu’intérieurement, il n’était plus tout à fait calme. « Vous n’avez pas l’intention de me livrer, alors.. ? » demanda-t-il un peu inutilement, connaissant curieusement la réponse de lui-même, avant de, miracle, adresser un sourire au brun tout en passant à ses côtés, le frôlant sans rien de dangereux cependant, les vêtements aidant. « Je m’en souviendrai. En peu de temps, je vous dois déjà pas mal de choses.. » rajouta-t-il, à peine soucieux, en sortant dans le couloir, avant de se retourner vers le jeune homme, son sourire s’étant déjà volatilisé bien qu’il se montrait toujours aussi sympathique. « Vous venez ? Je suppose que vous désirez observer les combats suivants pour évaluer vos futurs adversaires éventuels. Suivez le guide. » termina-t-il avant de tourner les talons et de s’éloigner dans le couloir, son allure dégageant quiétude et paix. Pourtant, au fin fond de sa sacoche, son poing gauche était tellement serré qu’il sentait le sang couler lentement sur ses ongles..

Alors qu'il s'apprêtait à partir, il entendit son nom chose plutôt étrange venant d'une personne qui il y a encore peu se perdait, le regard vague. Il s'arrêta se retournant pour voir ce que lui voulait Sakuko, peut être simplement lui dire adieu? Mais rien de tout ça, il s'approcha tranquillement allant même jusqu'à lui sourire, chose qu'il n'avait pas encore fait malgré son ton chaleureux, puis lui posa une question concernant le fait qu'il n'allait pas le livrer. Il le laissa passer devant quand il proposa de l'accompagner jusqu'au combat qui devait se dérouler, puis lui répondit avant de le suivre avec un air amusé

« Non, je ne te livrerais, je préfère te garder auprès de moi tu pourrais être plus utile. Enfin façon de parler »

Il suivit ses pas afin de ne pas trop se laisser distancer. Ses affaires semblaient un peux plus lourdes cas l'accoutumer, mais il mit ça sur le compte de son combat, après tout il c'était déjà remis assez vite de ses blessures... Chance que son adversaire n'avait peut être pas eu. En y pensant il avait oublié de lui demander son nom... Après tout il le découvrirait un jour ou un autre.

La sortie ne semblait pas si loin maintenant, il rejoignit Sakuko marchant à ses cotés afin de pouvoir voir le plus rapidement possible le combat qui se déroulait, il en profita pour lui demander une dernière chose.

« Au fait tu sais ce qu'était cette bête qui est apparu lors du combat? »

Sakuko aurait pu continuer le chemin sans connaître aucuns autres troubles. Il aurait pu. Malheureusement (ou pas, ça restait à voir), Makkura rajouta une phrase, une simple phrase qui le transforma rapidement en coquelicot de printemps. Enfin, non, il est un peu exagéré de dire que le jeune elfe s’émoustilla pour si peu, mais la rougeur de ses joues était cette fois-ci flagrante, et il n’avait plus l’excuse de la chambre pour l’expliquer. Du coup, il ne répondit pas et déglutit assez durement en détournant le regard vers le mur au cas où le brun aurait la brillante idée de venir à ses côtés et donc de remarquer son changement de teint. Ou alors, avec un peu de chance, ses cheveux le lui cacheraient étant donné que le jeune homme était plus grand que lui. Bon de quelques centimètres à peine mais ça ne changeait rien. Enfin.

Coup du destin, Makky vint effectivement squatter à ses côtés, et le jeune elfe se fit le plus naturel possible en lui jetant un rapide coup d’œil à peine prononcé, baissant rapidement les yeux sur le sol en bénissant la sortie qui n’était heureusement plus très loin. Heureusement qu’Aoi avait désigné une chambre proche de celle-ci pour le jeune Mage Céleste. D’ailleurs, ce dernier changea rapidement de conversation, à la plus grande joie de Sakuko qui hocha lentement la tête, soucieux de se changer les idées en vitesse. « Hn, ce sont des monstres parmi tant d’autres dans les alentours et qui voyagent parfois en passant en dessous des villes, mais des sorts les empêchent de remonter à la surface. Je suppose que Black a dû les briser en faisant sa première attaque.. » répondit-il, haussant ensuite les épaules. Ca arrivait, après tout.